À l'occasion du projet culturel autour des lavoirs initié par l'association « Ba Sarea », j'ai été sollicitée pour une contribution architecturale.

J'étais depuis longtemps attirée par ces lieux de calme, l'idée de "Ba Sarea" était de retrouver un usage à ces lieux, de les faire revivre.

 

Mon premier travail a été de reconnaître ces lavoirs

puis d'analyser leur architecture.

Les photos ont été prises au lavoir d'Hélette.

Le texte a été écrit pour le lavoir d'Hasparren, lieu dans lequel il est présenté, mais il vise aussi une analyse plus générale.

La 1° caractéristique physique du lavoir, c’est l’eau, les bassins.

Au lavoir d’Hasparren ils représentent plus de la moitié de l’espace.

Les 2 bassins principaux où l’eau s’écoule très lentement sont de formes différentes : d’abord des courbes, puis un bassin rectangulaire, certainement pour adapter l’usage à la topologie des lieux.

Selon les lavoirs les formes varient. Le rectangle est loin d’être la règle.

Il est probable que les constructions se sont édifiées après que le lieu ait été consacré par l’usage. Les murettes délimitant les bassins ont donc épousé la courbe ou la plage du ruisseau.

Le rinçoir, bassin où l’eau court plus vite, a été habillé par une demi-meule de moulin, certainement vestige venu d’un peu plus loin.  On la reconnaît à ses gorges. La forme de cette meule rappelle les courbes du premier bassin.

Ici les pierres à laver inclinées et les systèmes de circulation d’eau ont été conservés. L’eau très pure permet aux salamandres de prospérer.

Trois murs entourent le lavoir pour le protéger des intempéries, ils se prolongent par deux murs de soutènement qui retiennent les terres.

Une toiture a été posée sur ces murs, pour compléter l’abri du labeur féminin.

La pièce de charpente principale est supportée par un poteau bois et un des murs de bordure.

La toiture est un simple deux pans.

Ailleurs quand il n’y a pas de mur mais que l’usage et le climat ont imposé un toit, il est porté par des poteaux, ou des piles, autres éléments récurrents du lavoir.

Les lavoirs sont des lieux ouverts-fermés.

Ils n’ont jamais plus de trois murs : lieux ouverts, mais sont toujours en creux, on descend au lavoir par quelques marches pour que l’eau s’accumule, on arrête ou freine son écoulement, en bas de pente, d’où l’impression de lieux clos malgré l’absence d’une enceinte complète.

Au-dessus des niveaux où l'eau affleure, les enduits devraient être réalisés à la chaux pour que l'humidité ne stagne pas dans les murs et qu'ils ne développent pas de pathologies de type boursouflures, salpêtre, etc...

Cette technique assurerait la pérennité souhaitée pour conserver la mémoire des lieux.

 

 

powered by Weonea template by FabThemes.com